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Sophisti-pop

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Sophisti-pop
Origines stylistiques Pop, soul, jazz, new wave, yacht rock, smooth jazz, pop progressive, art pop, jazz pop (en)
Origines culturelles Milieu des années 1980 ; Royaume-Uni
Instruments typiques Synthétiseur, clavier, cuivres, saxophone, batterie, guitare, guitare basse
Popularité Mondiale (milieu des années 1980 au début des années 1990)
Scènes régionales Royaume-Uni

Genres associés

Quiet storm, adult contemporary

La sophisti-pop est un sous-genre de la musique pop dérivé de la new wave, ayant émergé vers le milieu des années 1980 au Royaume-Uni. « Produit des années 80 », son nom fait référence aux arrangements musicaux complexes qui lui sont caractéristiques. Elle intègre des éléments de pop, de jazz et de soul. En partie influencée par Bryan Ferry et son groupe Roxy Music, elle est popularisée par des groupes britanniques tels que Sade, Simply Red, Swing Out Sister ou The Style Council du milieu à la fin des années 1980, avant de pratiquement disparaître au début des années 1990. La sophisti-pop connaît néanmoins un renouveau à l'aube des années 2010, influençant le travail de plusieurs artistes contemporains.

Caractéristiques

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Sade a popularisé la sophisti-pop avec son single Smooth Operator et son album Diamond Life[1].

La sophisti-pop tire son nom de « sophisticated pop » (« pop sophistiquée »)[2] en raison de ses arrangements complexes, qui reposent avant tout sur l'emploi de synthétiseurs, de claviers électroniques et de cuivres[3],[4],[5] (ces derniers sont parfois synthétiques[2]). Elle est ainsi décrite comme un « produit des années 80 »[3]. Chez le groupe Swing Out Sister, elle prend la forme d'un style qui mêle à la fois des rythmes inspirés par la musique latine, de mélodies pop dignes des années 1960 et d'arrangements orchestraux rappelant Burt Bacharach ou John Barry[6]. Les refrains sont le plus souvent mémorables, alors que les paroles qui les accompagnent peuvent être lyriques et profondes, comme c'est le cas chez Johnny Hates Jazz[4].

La sophisti-pop emprunte des éléments à la musique soul[3],[5], au jazz[3],[4] et à la musique pop[3]. La production soignée et la douce ambiance de la sophisti-pop s'accordait avec deux formats radio, le quiet storm et l'adult contemporary[3], que Sade et Simply Red placeront respectivement au sommet des hit-parades[4].

Vestimentaires

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La tenue vestimentaire occupe également une place importante chez les groupes de sophisti-pop. Les membres de ces groupes portent généralement des costumes très ajustés[4], des coupes de cheveux plutôt chics et parfois des objets de luxe[2]. Ces détails leur ont valu une comparaison avec les Nouveaux Romantiques[7]. Cependant, la musique est considérée « un peu moins plastique et synthétique » chez les groupes de sophisti-pop[7].

Origines et influences

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Le chanteur Bryan Ferry a été l'une des principales influences de la sophisti-pop[2].

Originaire du Royaume-Uni[2], la sophisti-pop trouve ses origines dans le mouvement new wave du début des années 1980[4]. Par ailleurs, plusieurs artistes contribuent également à la naissance de ce genre musical. Les travaux du chanteur Bryan Ferry, décrit comme « le père de la sophisti-pop », et de son groupe Roxy Music au moment de la publication de l'album Avalon, peuvent ainsi être considérés comme la principale influence de la sophisti-pop[2], au côté de ceux de Spandau Ballet, avec notamment la chanson True[2], du groupe de new wave Private Lives[8] et de David Bowie[4]. Le yacht rock des Doobie Brothers et le jazz/pop de Steely Dan sont également cités comme influences de la sophisti-pop[4].

En formant The Style Council fin 1982, Paul Weller continue à avoir du succès au Royaume-Uni et en Europe aux cours des années 1980[7].

Alors que le succès du groupe The Jam décline, son chanteur Paul Weller développe un intérêt plus marqué pour Motown et la musique soul[9]. Fin 1982, il quitte son groupe d'origine pour former The Style Council avec Mick Talbot, abandonnant alors ses racines punk et mod revival[7]. Malgré le changement de style musical et d'influences, les succès sont toujours au rendez-vous. Le single Long Hot Summer se place à la 3e place des classements britanniques en , devenant ainsi le plus gros succès du groupe[10].

À partir de ce moment-là, la sophisti-pop connaît une période faste et devient populaire au Royaume-Uni et en Europe. Plusieurs groupes britanniques, parmi lesquels Sade, Simply Red, Everything but the Girl, Swing Out Sister, Level 42, The Blow Monkeys, Prefab Sprout et Basia, vont devenir les artistes les plus représentatifs de cette nouvelle scène musicale[3],[4],[7].

La sophisti-pop parvient également à se faire connaître aux États-Unis. À la suite du succès de son single Smooth Operator, qui atteint la 5e place du Billboard Hot 100, puis de l'album Diamond Life, qui atteint la même place dans le Billboard 200, Sade parvient à populariser le genre musical dans ce pays[1],[11]. Le groupe ABC, quant à lui, enchaînera plusieurs succès à la fois dans le Billboard Hot 100, mais également dans les classements dance. De façon plus générale, la majorité des groupes de sophisti-pop vont réussir à placer au moins un tube dans les hit-parades américains[2].

Malgré un certain succès, la sophisti-pop ne parvient pas à connaître un succès phénoménal. Les groupes qui réussissent à placer un single au sommet des hit-parades américains ne parviennent généralement pas à répéter cet exploit, alors que leurs carrières musicales seront dans la plupart des cas relativement longues[2], si bien qu'à l'aube des années 1990, la sophisti-pop a pratiquement disparu de la scène musicale internationale[3].

Le genre musical connaît un renouveau depuis le début des années 2010. Une production soignée se retrouve chez certains artistes, tels que chez la chanteuse Jessie Ware ou bien chez les groupes Saint Etienne et Phoenix, ce qui a contribué à la résurrection du terme « sophisticated pop »[4],[5]. Les albums Wolfgang Amadeus Phoenix et Devotion sont d'ailleurs cités comme des « références des toutes dernières années[4]. » D'autres artistes comme Rhye ou Ivy ont été associés à ce renouveau musical[12],[13],[14]. Pendant l'année 2013, plusieurs albums et EP influencés par le genre musical ont été acclamés par la presse musicale. On peut par exemple citer Bankrupt! de Phoenix et Woman de Rhye[4],[12],[15], Walk Away de Juliana Hatfield[16] ou encore Seabed de Vondelpark[4]. Cette appellation est cependant critiquée par certains[17],[18].

Groupes et artistes

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Les groupes et artistes comprennent notamment : ABC[4],[2],[19], Aztec Camera[2], Basia[3], The Blow Monkeys[2],[20], The Blue Nile[21], The Christians[22], Curiosity Killed the Cat (en)[2],[23], Danny Wilson[2], Deacon Blue[24], Everything but the Girl[3],[25], Hue and Cry[23],[26], Joe Jackson[7],[27], Johnny Hates Jazz[2],[8], Level 42[2],[28], Living in a Box[2],[8], Matt Bianco[25], Prefab Sprout[3], Sade[3],[2],[25], Scritti Politti[29], Simply Red[3], The Style Council[3],[25], Swing Out Sister[3],[2],[23] et Wet Wet Wet[23].

Notes et références

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  1. a et b (en) « Sade - Artist Biography » (version du sur Internet Archive), sur AllMusic.
  2. a b c d e f g h i j k l m n o p q r et s (en) Thomas Inskeep et Alfred Soto, « The Bluffer's Guide - Sophisti-Pop » (version du sur Internet Archive), sur Stylus, 22 février 2007.
  3. a b c d e f g h i j k l m n et o (en) N/A, « Pop/Rock » Punk/New Wave » Sophisti-Pop » (fiche genre/style de musique), sur AllMusic (consulté le )
  4. a b c d e f g h i j k l m et n (en) Cam Lindsay, « The Translator - Sophisti-Pop », Exclaim!,‎ (lire en ligne).
  5. a b et c (en) « 9 different music genres in the internet age – 2/10 – Sophisti-Pop », The Economic Times,‎ (lire en ligne).
  6. (en) Sal Cinquemani, « Swing Out Sister - Where Our Love Grows », sur Slant Magazine, (consulté le ).
  7. a b c d e et f (en) Iain Munn, Mr Cool's Dream: The Complete History of the Style Council, Wholepoint Publications, , 2e éd. (ISBN 978-0-9551-4431-8, lire en ligne), « The Great Paul Weller ».
  8. a b et c (en) Michael Sutton, « Private Lives - Artist Biography » (biographie de l'artiste), sur AllMusic (consulté le )
  9. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Paul Weller - Artist Biography » (biographie de l'artiste), sur AllMusic (consulté le )
  10. (en) « Style Council », Official Charts Company (consulté le ).
  11. (en) « Sade – Awards » (version du sur Internet Archive), sur AllMusic.
  12. a et b (en) Andy Kellman, « Rhye - Artist Biography » (biographie de l'artiste), sur AllMusic (consulté le ) .
  13. (en) John Bergstrom, « Ivy: All Hours », sur PopMatters, (consulté le ).
  14. (en) Noel Murray, « Popless Week 20: To Jam or Not to Jam », sur The A.V. Club, .
  15. (en) Barry Walters, « Rhye, 'Woman' (Innovative Leisure/Loma Vista/Republic) », Spin,‎ (lire en ligne).
  16. (en) Annie Zaleski, « Juliana Hatfield », Las Vegas Weekly,‎ (lire en ligne).
  17. (en) Joe Rivers, « Jessie Ware – Devotion », sur Noripcord, (consulté le ).
  18. (en) Chaz Kangas, « Jessie Ware: Devotion », sur Spectrum Culture, (consulté le ).
  19. (en) Ed Potton, « ABC at Theatre Royal, Drury Lane WC2 », The Times,‎ (lire en ligne).
  20. (en) Matt Collar, « The Blow Monkeys / Dr. Robert - Halfway to Heaven: The Best of the Blow Monkeys & Dr. Robert » (version du sur Internet Archive), sur AllMusic.
  21. (en) Martin Charles Strong, « The Blue Nile », sur The Great Rock Bible, (consulté le ).
  22. (en) Aidan Payne, « Top soul band back in Bahrain for Upstairs Downstairs concert » (version du sur Internet Archive), Gulf Daily News, 18 décembre 2009.
  23. a b c et d Neil Kirkham, « Polluting young minds? Smash Hits and 'high Thatcherism' », Journal of European Popular Culture, vol. 8, no 2,‎ , p. 139-152 (DOI 10.1386/jepc.8.2.139_1, lire en ligne)
  24. (en) Martin Charles Strong, The Great Scots Musicography : The Complete Guide to Scotland's Music Makers, Mercat, (ISBN 978-1-8418-3041-4), Deacon Blue (fronted by Ricky Ross) also fashioned their own blend of sophisti-pop.
  25. a b c et d (en) « Matt Bianco » (version du sur Internet Archive), Virgin Media.
  26. (en) Martin Charles Strong, The Great Scots Musicography : The Complete Guide to Scotland's Music Makers, Mercat, (ISBN 978-1-8418-3041-4), Still, it was only a matter of time before their soulful, jazz-influenced sophisti-pop cracked the chart and the rollicking 'Labour of Love' secured them a Top 10 hit later that year..
  27. (en) Jon Dolan, « Joe Jackson – The Duke », Rolling Stone,‎ (lire en ligne).
  28. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Level 42 - Artist Biography » (biographie de l'artiste), sur AllMusic (consulté le )
  29. (en) Stephen Thomas Erlewine, « Scritti Politti - Anomie & Bonhomie » (fiche album), sur AllMusic (consulté le )