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Les Routes du sud

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Les Routes du sud

Réalisation Joseph Losey
Scénario Jorge Semprún
Musique Michel Legrand
Acteurs principaux
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Espagne Espagne
Genre Drame
Durée 97 minutes
Sortie 1978

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Les Routes du sud est un film franco-espagnol réalisé par Joseph Losey, sorti en 1978, qui traite de la nostalgie des vaincus de la guerre civile espagnole.

Dans ce drame, un homme quinquagénaire, vieux militant de la lutte anti-franquiste, vient de perdre sa femme dans un accident de voiture et connaît des rapports difficiles avec son fils.

Nous sommes en 1975, à la fin du franquisme. Jean Larrea, ex-révolutionnaire espagnol, est devenu scénariste mais un conflit de génération l'oppose à son fils.

Sa femme Ève meurt dans un accident de voiture. Il apprend qu'elle avait une liaison avec un de ses amis, militant espagnol, et décide de se rendre en Espagne en compagnie de Julia, une jeune marginale que fréquente son fils.

Élaboration

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Dans son livre sur son ami Yves Montand intitulé Montand la vie continue, Jorge Semprún donne son sentiment sur ce film, dont il a écrit le scénario et dont il estime qu'il est « un demi-échec. »

« Je pense à Joseph Losey écrit-il, pour qui j'ai écrit en 1977 Les routes du sud, où il était question de l'Espagne, des passages de frontière. Où Montand avait encore joué le rôle principal. ». Avant de s'envoler pour Rio de Janeiro, en , il croise par hasard Joseph Losey à Paris, boulevard Saint-Germain : « Il portait son habituel regard bleu, un foulard de vive couleur négligemment noué autour du cou, sur son habituelle vareuse de toile de pêcheur anglais. Mais il était pathétiquement accablé par la vieillesse, la fatigue de vivre, malgré tous ces efforts pour les conjurer. ».

Ils échangent quelques mots sur le trottoir et au moment de se quitter, il lance à Semprun « avec un pétillement de perfidie allègre dans son angélique œil bleu : J'ai entendu dire que vous alliez voyager avec Montand comme une groupie... ». Semprun rit complaisamment de cette boutade car, pensait-il, c'était la meilleure façon de répondre à ce genre de petite perfidie gratuite et sans conséquence.

Si ce film fut un demi-échec selon son scénariste, il ne le fut pas seulement d'un point de vue commercial mais certainement aussi comme celui d'une entreprise commune à un comédien, un metteur en scène et un écrivain, avoue Semprun, qui pense en être « le premier responsable ». Il se reproche d'être revenu sur un sujet trop proche de La guerre est finie — malgré « une nouvelle orchestration des thèmes » — et de n'avoir pas choisi un jeune metteur en scène qui aurait porté sur les événements évoqués un regard neuf, insolent et surtout pas nostalgique. Un metteur en scène différent de Losey, installé dans un exil « qui se pare des plumes de paon de l'exigence politique » mais sans véritable remise en question. Losey qui porte encore son rôle de victime du maccarthysme et qui « justifia la non-rupture avec un stalinisme latent ou explicite, selon le cas, mais toujours subrepticement à l'œuvre ».

Il apparaît ainsi que Les routes du sud fut le fruit équivoque d'un malentendu, Semprun — contrairement à Losey — pensant « mettre en forme, sous un éclairage nouveau, une réflexion critique ». Malgré une indéniable déception, il garde cependant en mémoire « quelques séquences parfaitement mises en scène » où Montand poursuit « le cheminement obstiné, désespéré, lucide qui donne un sens à la vie de son personnage, Jean Larrea ».

Fiche technique

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Distribution

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Liens externes

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