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Alde Manuce

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Alde Manuce
Gravure d'un portrait de Aldus Manutius.
Biographie
Naissance
Décès
Domiciles
Maison d'Alde l'Ancien (d) (-), Ferrare (-), Maison d'Alde l'Ancien (d) (-)Voir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Conjoint
Maria Torresano (d) (à partir de )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Antonio Manuzio (d)
Paul Manuce
Marco Manuzio (d)
Alda Manuzio (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Caterina Pico (en)
Alberto III PioVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Académie Aldina (d) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Maîtres
Battista Guarino, Gaspare da Verona (d), Domizio CalderiniVoir et modifier les données sur Wikidata
Partenaires
Personne liée
Érasme (épistolier)Voir et modifier les données sur Wikidata
Influencé par
signature d'Alde Manuce
Marque typographique d'Alde Manuce
Plaque commémorative

Aldo Manuzio (Aldus Manutius en latin, Alde l’Ancien ou Alde Manuce en français), né en 1449 à Bassiano dans les Marais pontins et mort le à Venise[1], est un imprimeur-libraire italien installé à Venise, qui a joué un rôle fondamental dans la diffusion de la culture humaniste de la Renaissance dans la péninsule italienne, et particulièrement de la littérature grecque.

En 1494, Manuce ouvre son imprimerie à Venise. Il travaille avec de nombreux collaborateurs ; parmi eux, Andrea Torresano, l'un des éditeurs vénitiens les plus célèbres depuis les années 1480 et dont il épousera la fille, Maria, en 1505[2]. Torresani lui procura la maîtrise technique complétée par celle des caractères gravés par le tailleur de poinçons bolonais, Francesco Griffo.

Dès ses premiers livres non datés ainsi que son premier livre daté, une grammaire grecque, Alde Manuce peut ainsi imprimer en grec. L'impression en grec avait été difficile à mettre en place, quoique des mots grecs soient présents dans les premiers livres imprimés en Italie, à Subiaco, dès 1465. Au moment où Alde Manuce commence son activité, les imprimeurs ont réussi à maîtriser les accents et esprits (rude ou doux) nécessaires à la compréhension du texte. Ils cherchent encore trop souvent à reproduire les ligatures des manuscrits, ce qui demande un grand nombre de caractères.

Alde Manuce utilise dans sa carrière quatre fontes grecques successives (en 1495, 1496, 1499 et 1502), gravées pour lui par Francesco Griffo, qui utilise comme modèles les écritures d'érudits grecs réfugiés. Ces caractères cursifs furent les plus imités et firent disparaître les styles d'écriture, copiés sur les manuscrits byzantins, qui avaient perduré.

En 1500, Manuce épouse la fille du maître imprimeur Andrea Torresano d'Asola, avec lequel il s'associe[3]. Manuce s'associa aussi avec son ancien élève Alberto III Pio, seigneur de Carpi, qui n'est autre que le neveu de Pic de la Mirandole. L'argent était géré par la plus grande banque siennoise de l'époque, la banque Chigi.

On doit à Alde Manuce l'impression de nombreux ouvrages importants, mais aussi les progrès faits en imprimerie. Le premier, en effet, en 1501, il utilisa les caractères italiques, au moment où il lançait l'édition de petits ouvrages in-octavo plus petits, moins chers et plus maniables que les in-quarto ou in-folio. Ces caractères penchés, gravés par Griffo, permettent de mettre plus de texte dans une seule page.

Alde Manuce reçoit aussi l'aide de nombreux érudits ayant fui l'Empire byzantin après sa conquête par les Ottomans. Ces érudits grecs, Marcus Musurus, Arsène Apostolios, Démétrios Doucas et Janus Lascaris, préparent pour Alde ses éditions grecques et participent à l'Académie qu'il crée.

Avec l'aide de ce groupe d'humanistes, Alde Manuce publie de nombreux ouvrages importants, parmi lesquels on peut citer la plus ancienne édition d'Hérodote en grec en 1502[4], les editiones principes de la Rhétorique et de la Poétique d'Aristote, les œuvres d'Aristote en quatre volumes, les comédies d'Aristophane, le Secundi Novocomensis Epistolarum libri[5] de Pline le Jeune, ainsi que des outils pour l'apprentissage de la langue : grammaires grecques (il en écrivit une lui-même qui fut éditée sur ses presses après sa mort), auteurs grecs utilisés pour l'étude de la langue, etc. Il publiera au total plus de 130 titres[6].

Mais son chef-d'œuvre typographique[7] reste l’Hypnerotomachia Poliphili attribué à Francesco Colonna, paru en 1499 et souvent cité[Où ?] comme l’un des plus beaux incunables de la Renaissance. Ce texte, récit en néo-latin des songes de Poliphile amoureux, est en effet accompagné de très nombreuses gravures et sa mise en page représente l'apogée du travail d'Alde Manuce sur la combination du visuel et du textuel[8].

Aucune des œuvres publiées par Alde Manuce ne l'est dans un but lucratif, toutes les œuvres sont humanistes. On reconnaît par ailleurs la marque typographique de cet éditeur, qui représente un dauphin s'enroulant autour d'une ancre, symbolisant l'ancien adage Festina lente (« Hâte-toi lentement »).

Après sa mort, ses presses furent reprises par son beau-frère et son beau-père, les Torresani d'Asola, puis, à partir de 1533, par son fils Paul Manuce. Son petit-fils Alde le Jeune fut lui-même imprimeur.

La qualité de conservation de ses livres imprimés est telle que 200 ans après sa mort, certains d'entre eux ont été trouvés à l'état neuf.

Notes et références

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  1. Paul Dupont, Histoire de l'imprimerie, op. cit., p. 11-15.
  2. J. R. Hale, Dictionnaire de la Renaissance italienne, Thames & Hudson, (ISBN 2-87811-124-9, 978-2-87811-124-8 et 2-87811-026-9, OCLC 433160760, lire en ligne), p. 201-202
  3. Pierre Milza, Histoire de l'Italie, op. cit., p. 491.
  4. Mre L. Ellies Du Pin, Bibliothèque Universelle des Historiens, Amsterdam, chez Zacharie Chastelain, , p. 108 Hérodote
  5. Secundi Novocomensis Epistolarum libri decem, in quibus multæ habentur epistolæ non ante impressæ., Paris, Gourmont Gilles Le Febvre Hémon, (lire en ligne)
  6. Pierre Milza, Histoire de l'Italie, op. cit., page ???
  7. Dictionnaire de l'antiquité, Éditions Laffont, Collections Bouquins, Université d'Oxford, (ISBN 2-221-06800-9), page 30
  8. (en) Lynne Farrington, « 'Though I Could Lead a Quiet and Peaceful Life, I Have Chosen One Full of Toil and Trouble': Aldus Manutius and the Printing History of the Hypnerotomachia Poliphili », Word & Image: A Journal of Verbal/Visual Enquiry, vol. 31, no 2,‎ , p. 88–101 (lire en ligne)

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Bibliographie

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  • [Choné 2016] Rosette Choné, « Aldo Manuzio, imprimeur-éditeur à Venise (1450-1515) », Mémoires de l'Académie nationale de Metz,‎ , p. 153-165 (lire en ligne)
  • (en) Martin Davies, Aldus Manutius Printer and Publisher of Renaissance Venice, Malibu/Londres, J. Paul Getty Museum/The British Library, 1997.
  • Paul Dupont, Histoire de l'imprimerie, Farnborough, Hants.: Gregg, 1971 (OCLC 251358464).
  • [Firmin-Didot 1875] Ambroise Firmin-Didot, Alde Manuce et l'hellénisme à Venise, Paris, Typographie Ambroise Firmin-Didot, , 647 p. (lire en ligne)
  • Verena von der Heyden-Rynsch, Aldo Manuzio, le Michel-Ange du livre. L’art de l'imprimerie à Venise, trad. de l'allemand par Sébastien Diran, Gallimard, 2014, 208 p. (ISBN 978-2070143818).
  • [Hoffmann 1985] Philippe Hoffmann, « Un mystérieux collaborateur d'Alde Manuce : l'Anonymus Harvardianus », Mélanges de l'école française de Rome, t. 97, no 1,‎ , p. 45-143 (lire en ligne)
  • [Hoffmann 1986] Philippe Hoffmann, « Autres données relatives à un mystérieux collaborateur d'Alde Manuce : l'Anonymus Harvardianus », Mélanges de l'école française de Rome, t. 98, no 2,‎ , p. 673-708 (lire en ligne)
  • [Lowry 1989] Martin Lowry, Le Monde d'Alde Manuce : Imprimeurs, hommes d'affaires et intellectuels dans la Venise de la Renaissance, Paris, Promodis. Éditions du Cercle de la Librairie, coll. « Histoire du livre », , 355 p.
  • Pierre Milza, Histoire de l'Italie. Des origines à nos jours, Fayard, 2005, 1 098 p. (ISBN 978-2213623917).
  • [Omont 1892] Henri Auguste Omont, Catalogues des livres grecs et latins imprimés par Alde Manuce à Venise, 1498-1503-1513, Paris, Bouillon,
  • Antoine-Augustin Renouard, Annales de l'imprimerie des Alde, ou Histoire des trois Manuce et de leurs éditions, Paris, J. Renouard, 1834 ; 3e éd. (fac-similé Oak Knoll, 1991).
  • Bruno Rives, Aldo Manuzio. Passions et secrets d'un Vénitien de génie, Librii, 2008, 324 p. (ISBN 978-2953164503).
  • (en) Natale Vacalebre (ed.), Five Centuries Later. Aldus Manutius: Culture, Typography and Philology, Florence, Olschki, 2018 (ISBN 9788822266019).

Portrait gravé

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Articles connexes

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Liens externes

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