Journal de Dorsey

Journal de Russell Dorsey

PERSONNEL

Je me suis dit que j'allais commencer un journal pendant que j'étais là. Seul dans un endroit pareil, on finit par parler tout seul, alors je ferais bien d'écrire un peu. Ça me fera un souvenir de cette période quand tout ça sera fini.

Je cherchais de la ferraille quand j'ai capté le signal. Si faible. À peine quelques parasites au début, mais ensuite, j'ai entendu quelques mots par-ci par-là.

Il m'a fallut plusieurs répétitions pour comprendre. La Confrérie de l'Acier revenait en Virginie-Occidentale ! Ça semblait impossible, mais entre les blancs et les grésillements, ces mots étaient bien clairs. Je ne sais pas ce qui les fait revenir ici, ou pourquoi ils ont attendu si longtemps, mais dès que j'ai compris ce qui se passait, j'ai rassemblé mes affaires et suis parti pour ATLAS. C'est là où ils vont, donc c'est là où je dois être.

Je pense beaucoup à papa. Tout ce que j'ai organisé ici, à chaque fois je me demandais comment lui aurait fait. Je vois encore la maison dans laquelle on habitait après les bombes, toutes les réparations qu'il avait faites, l'agrandissement pour le purificateur d'eau, la serre…

Je pense qu'il approuverait ma construction. Je regrette qu'il ne soit pas là pour voir ça. Mais bon, je ne suis pas sûr que je serais venu ici s'il était encore en vie.

Il me manque toujours autant.

Greg, où que tu sois, merci encore.

Greg, c'est ce mec que j'ai rencontré sur la route en Virginie. Un ancien tech de RobCo avant les bombes. Il bossait sur les Protectrons, allait voir des clients et faisait de la maintenance sur place, réparant les motivateurs cassés, ce genre de trucs.

Quand je l'ai rencontré, il avait ce Protectron qui le suivait partout. Il l'avait appelé Clanks et lui avait collé un vieux haut-de-forme sur la tête. Il lui faisait porter tout ce qu'il avait.

Une nuit, alors qu'on campait, il a demandé à Clanks de faire une petite "danse" et de réciter une chanson idiote de cette voix mécanique qu'ils ont tous. Pire timbre qui puisse chanter, mais ça nous a fait marrer.

Il m'a dit qu'il avait trouvé l'unité dans un vieux centre commercial, fonctionnant encore mais avec les servomoteurs des jambes complètement HS, et qu'il l'avait réparé. Il a ouvert Clanks et m'a montré comment bidouiller leur carte mère en activant les circuits de maintenance pour forcer le système de commande.

C'est marrant, je n'aurais jamais pensé que ça me soit vraiment utile. Et je suis arrivé ici. C'est compliqué d'attirer un Protectron de façon à pouvoir lui ouvrir les entrailles et faire une salade de ses circuits, mais la bonne nouvelle, c'est qu'une fois que vous en avez eu un, les autres sont bien plus faciles.

C'était une ruine quand je suis arrivé. Des épaves de voitures, du fatras partout et des robots fous pour surveiller le tout. Je m'en suis sorti de justesse quand ils m'ont attaqué la première fois.

Je ne sais pas ce qu'ils faisaient ici avant, ni même pourquoi un observatoire devrait avoir des robots de sécurité, mais au final, je suis content que ce soit le cas, même s'ils ont failli me faire la peau. Sans eux, rien de tout ça n'aurait été possible : sans les robots pour faire tout le travail de force, soulever et ressouder, j'aurais à peine quelques sacs de sables ici.

Au lieu de ça, on a nettoyé les débris, commencé les murs… On a même un héliport en cours. Je ne sais pas si la Confrérie a encore des trucs qui volent, mais j'avais assez de place, alors pourquoi pas ?

Par contre, je ne suis toujours pas sûr de ce qu'il y a à l'intérieur. J'ai entendu d'autres robots farfouiller, mais quand j'ai jeté un œil, on aurait dit juste une épave. J'ai cloué les sorties pour que ce qui se trouve à l'intérieur y reste jusqu'à l'arrivée de la Confrérie. Ils sauront quoi faire, eux, et j'ai assez de boulot avec l'extérieur.